Annegret Gröne à Paraza

Annegret Gröne à Paraza
Au bout, tout au bout d'un chemin de poussières d'étoiles, se trouve le Bleu en son royaume. Après avoir lancé la formule magique, poussons sa porte : de bleu cyan en bleu royal et d'outremer en bleu de Prusse, les derniers tableaux d'Annegret Gröne nous sont révélés.
Avec cette palette à la fois suave et forte - agrémentée parfois de vert, deVéronèse, phtalo, émeraude - nous voici immergés dans l'irréel. Celui des infinis. La Terre, qui continue de tourner, si délicate, si fragile ; son printemps à peine éclos, diaphane ; toute une géométrie de planètes qui nous satellisent ; Andromède, les naines rouges, les jets de matière... Autant de rondes à danser !
Avec Annegret Gröne, les envols se créent sous un trait d'une jolie finesse, quelques personnages apparaissant, juste suggérés, mains et cheveux comme en élévation vers le ciel. Dans une esquisse de paradis, peu à peu se dévoile le mystère de la création avec l'ascension de cette lune à l'horizon de Paraza, champagne jaspé de rose.
Bulles créatrices ou bulles refuges ? Tout un microcosme, dans une effleure irréelle, nous capte tableau après tableau.. Le silence naît, s'écoute, se savoure, presque intersidéral...
... Ah, j'allais oublier quelque chose d'important ! LE chat, toujours un chat aussi précieux que gracile s'invite au coeur de cet enchantement.
Aussi, forts de cette promenade, vous ne quitterez pas l'exposition des toiles d'Annegret sans une plénitude à la fois romantique et sensuelle.
Sylviane Blineau
4 avril 2020
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